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SPECTACLE

Pourquoi Le Galpon est un théâtre covid-compatible !

Pourquoi Le Galpon est un théâtre covid-compatible !

Quel est le mythe fondateur du Galpon ?
Ce n’est pas aisé de parler des éléments qui constituent un récit fondateur, mettant en scène le mythe des êtres surnaturels, et le Galpon en est un. Mais je prends le risque d’en parler, même si mon récit peut paraître « exalté ». Je voudrais parler de la mythologie du Galpon et vous montrer en quoi il est covid-compatible.
J’utilise le mot mythe, non pas pour parler d’une illusion, ni pour parler d’une image idéalisée d’une situation ou d’événements qui auraient une relation équivoque avec la réalité. Non, le mythe du Galpon nous explique une réalité qui parle d’abord des relations et des besoins entre les personnes, artistes et public, qui le visitent et l’habitent. Mais c’est aussi le mythe de ses murs et de toute la matière qui le compose.
C’est évident que si on produit un récit sur le Galpon, encore plus en 2020, ce récit va être conditionné par certains événements, mais surtout par les affects des uns et des autres, face à des aspirations que la maison nous permet de réaliser. Mais, comme le Galpon est « plastique », tous les impossibles sont possibles !
La mythologie du Galpon nous est vitale. Elle se superpose à une certaine rationalité. Sa force et son pouvoir font que, ni la peur ni l’espoir, ne peuvent disparaître l’un dans l’autre et dans cet équilibre tellement précaire, nous tenons !
Les murs du Galpon tiennent aussi, alors parlons de leurs propriétés. Rappelons d’abord leur essence qui est cent pour cent naturelle. Du bois et encore du bois et un peu de plâtre. Le bois matière noble et vivante, en mouvement permanent, avec ses craquements qui nous parlent jour et nuit du cycle des saisons. Car rien de mieux que le Galpon pour vivre le cycle des saisons, la photosynthèse des feuilles, le mouvement de la sève qui monte… et le rythme de sa programmation… Ses murs font donc résonner nos voix d’artistes et pour celles et ceux qui font du théâtre, c’est un détail non négligeable. Des murs, avec des composants, certains centenaires, qui ont été hissés par des mains sauvages et savantes, dans un environnement familier, un écosystème naturel, comme on dit maintenant… Les mystiques soufis affirment que, pour se faire entendre des murs, il faut apprendre leur langage… et nous le faisons depuis 25 années. Nous leur parlons tous les jours et ils nous répondent, tantôt dans le langage administratif ou technique, tantôt dans le langage artistique.

Le Galpon possède tous les sexes. Il est Echo (celle de la mythologie) et comme elle, il est aussi fille / fils de l’air et de la terre. Comme elle, il ne connaît pas l’ennui et, comme elle, il a toujours le dernier mot ! Les murs du Galpon ont la propriété de répéter des textes, des voix et des mélodies sans nombre, de telle façon que le Galpon n’est pas ni lui, ni elle, il est Nous !  
Mais, si on compare le Galpon à Echo, il faut alors aussi penser à Narcisse. Il est comme lui, indifférent aux beautés et mondanités, aux futilités de l’art et de la vie sociale. Le Galpon accueille chaleureusement dans son sein notre narcissisme-primaire, tellement important, afin que notre amour-propre puisse grandir et se développer pour être donné et échangé avec le public.

La naissance du mythe du Galpon n’est pas une création ex nihilo, non, il est né, on le sait, mais on l’oublie toujours, dans un milieu unique de par le monde : le milieu associatif genevois. C’est dans ce milieu qu’il s’est forgé sa mythologie. De ce milieu, il garde encore vivant ce qui est possible et ce qui n’est plus là, il le réinvente. 
Donc le mythe du Galpon, il faut bien l’entendre pour le comprendre, a comme source, non le néant, ni le chaos, mais cette réalité lointaine, celle des squats de la ville de Genève, celle du théâtre de groupe et de recherche, celle du training quotidien des acteurs-actrices, qui sûrement n’existe plus en tant que tel, mais que le Galpon, de manière têtue, cherche à faire vivre dans ses espaces. Le Galpon est le lieu qui rend possible l’expérience de choisir nos manières de conduire notre existence, d’en problématiser les modes. Une expérience inventée, modifiée de manière inédite par nos individualités.

Comme tout mythe, il n’a pas peur de l’infigurable. Il n’a pas peur de se laisser contaminer par ce qui n’est pas lui, à savoir, tous ces mondes en train de se « configurer »… Oui, pour ça, il est aussi covid-compatible.

Il n’y aurait aucune explication objective qui puisse contenir le nombre d’expériences vécues et à vivre en son sein. Elle n'a pas encore été inventée, la théorie économique qui explique comment le Galpon a pu exister pendant toutes ces années ! L’autogestion peut-être ? Je dirais plutôt sa substance sauvage, cette anomalie sauvage qu’il représente au sein du milieu théâtral genevois. Le Galpon est l’animal sauvage qui est en nous. C’est pour ça qu’il est fait de résistance, de coopération, d’actions et de réactions.

Mais revenons aux murs. Les vieilles poutres du Galpon nous tracent des itinéraires. Par exemple, ceux qui débouchent sur la construction d’une mémoire. La nôtre, la vôtre, la mienne, celle où on peut retrouver des chemins avec des buts inconnus et que nous parcourons de gaieté de chœur. Ou ceux qui nous mènent au dévoilement de nos peurs et de nos angoisses, de nos tribulations en tant qu’artistes et de nos incompréhensions en tant que spectateurs, mais surtout ceux qui nous mènent au dévoilement de nos joies et de nos désirs !… Les murs du Galpon font du vide, ce vide toujours disponible et prêt à être rempli, un vide énergisant, nourricier.

Le Galpon nous invite toujours à suivre ces cheminements, à les parcourir, yeux ouverts ou fermés, toujours en étant conscients qu’ils seront notre résistance à l’injustice d’un monde qui bouge non autour du soleil, mais autour de la cupidité, de l’argent. Un Monde qui, avec ses politiques économiques et sa sensibilité néolibérale, veut anéantir nos aspirations et prétentions à la créativité.

Le Galpon nous a appris que l’horizon est fait de rêves comme de pragmatisme.

Pour finir, je vous dévoile un secret, le Galpon a une amante. Elle a pour nom Ananke la déesse de la Nécessité. La Nécessité qui, corps et âme, se tapit dans tous les recoins du Galpon. Elle est d’une grande timidité et malgré cela, si nous regardons bien, nous percevons ses trois filles qui l’accompagnent partout : Clotho « la Fileuse », Lachésis « la répartitrice » et Atropos « l'Inflexible ».
Vous l’avez compris, l’épouse du Galpon est une déesse qui représente la force de l’Urgence ! 
Notre Galpon, par ses noces, est donc devenu une divinité primitive qui a pour totem le serpent et comme lui, il mue en permanence, nous donnant la cadence du temps.

Si on considère donc le Galpon comme un animal mythique, sauvage, dont les murs palpitent, respirent, il suffit alors seulement d’être attentif, conscient et éveillé, afin de pouvoir travailler, répéter, jouer, même en ces temps de pandémie !

Et surtout, écoutez ce que nous disent les murs : « Ne participez pas, ni en tant que spectateurs, ni en tant que marcheurs actifs, à ce cortège d’ombres qui défilent devant nos portes ! »

Gabriel Alvarez

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