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SPECTACLE

Quand les imaginaires se rencontrent de Eric Eigenmann

Le SAT a 30 ans ? C’est à la création du Galpon sur le site de l’Association Artamis à Genève que je l’ai rencontré – il y a 20 ans, une génération... – comme spectateur. Et spectateur du SAT, je le suis toujours aujourd’hui. Mais ce mot convient ici moins qu’ailleurs, dans la plupart des théâtres. C’est que le Galpon, conformément à sa signification espagnole, est d’abord un espace, couvert mais ouvert, accueillant diverses activités. Voire une maison.
Le Galpon genevois était en effet dès son origine un lieu où je me suis senti accueilli, pour voir les spectacles programmés bien sûr, mais aussi pour boire un verre et discuter (de la politique cantonale et municipale de soutien à la création artistique par exemple…) et même pour jouer quelques soirs un spectacle avec des étudiants. De la générosité et le goût des échanges déjà, en toute simplicité, à commencer par ceux qu’entretenaient les deux groupements qui, en le mettant à disposition de tant d’autres, géraient le Galpon : le SAT justement, emmené par Gabriel Alvarez, et la Compagnie de l’Estuaire, par Nathalie Tacchella.

Comment parler du SAT et de Gabriel sans remonter à cet espace exceptionnel où tout était bricolé avec les moyens du bord, ingéniosité comprise ?
L’expression qui me vient : où tout était fait main – la main, le corps humain dans sa plus subtile agilité.
Danse ou théâtre, la création au Galpon m’a toujours frappé par son côté artisanal, à taille humaine, par l’équilibre trouvé entre corps et esprit. Elle a réussi à n’en rien perdre en 2011, quand elle s’est installée – sans s’« installer », quai des Péniches oblige ?… – dans des locaux plus confortables mais finalement faits main eux aussi. Sans oublier, les deux années précédentes, un passage par l’ancien Centre artisanal
(encore !) de la Jonction, rue du Vélodrome, où Gabriel Alvarez a notamment offert un mémorable Repas d’après Novarina. De tant de saisons, que dire en deux ou trois mots ? Que ceux qui forment l’acronyme du SAT parlent vrai : Studio d’Action Théâtrale.
Le studio évoque à la fois l’intimité des lieux et l’étude, la recherche. Foncièrement indépendant, Gabriel ne se contente jamais de ce qui pourrait être donné par un courant, une mode, une quelconque autorité, être requis par le marché de l’art ou acquis par l’expérience. Perpétuel, son questionnement a valeur sociale et existentielle, car les enjeux de la scène se situent à l’échelle de notre rapport au monde. En témoigne un infatigable travail de réécriture des textes, aussi éprouvés qu’ils soient : Théâtre, OH Bordel !,  d’après Le Balcon  de Jean Genet (1998), M… L’hypocondriaque , d’après Le Malade imaginaire  de Molière (2010), et la plupart des spectacles du SAT.

L’action commence souvent pour Gabriel, il me semble, par un émerveillement devant un sujet, un personnage, un texte (« extrraorrdinairre », je l’entends) sur lequel tous les participants vont plancher, c’est le cas de le dire, pendant des semaines, voire des mois, pour composer une proposition scénique – plutôt qu’exécuter une partition – qui tiendra au jeu, soit aux corps et aux voix – plutôt qu’aux artifices techniques ou aux effets spéciaux. Il faut ici rendre hommage à Clara Brancorsini, à José Ponce et à tous les autres, acteurs et actrices réguliers ou occasionnels du SAT, qui font preuve d’un engagement rare dans l’exercice de leur art.
Théâtrale enfin, Gabriel Alvarez ne craint pas de qualifier ainsi cette action, à une époque où le mot même de théâtre tend à s’effacer derrière les « arts de la scène ». C’est que la théâtralité à laquelle travaille le SAT emprunte à la danse et au chant tout en puisant son énergie dans le répertoire du théâtre occidental, avec un bonheur tout particulier, à mon avis, en ce qui concerne la tragédie grecque, Heiner Müller et Valère Novarina. Assumer le théâtre comme tel, c’est aussi affirmer qu’il ne reproduit pas la réalité et les discours quotidiens : il surgit quand s’élève une parole corporelle et musicale, quand se rencontrent les imaginaires des acteurs et des spectateurs, en une étrange cérémonie ludique. De ces sacrés imaginaires, le Galpon est bien l’hospitalière maison.

Merci Gabriel, longue vie à ton Théâtre !

Eric Eigenmann, août 2016

Eric Eigenmann est professeur de littérature française et de dramaturgie à l’Université de Genève, où il anime un atelier théâtre.Il a publié sur de nombreux auteurs dramatiques français, de la fin du XXe siècle surtout, sur le théâtre en Suisse et sur diverses questions liées à la scène. Il collabore aux activités de la Manufacture et de plusieurs théâtres genevois.

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